Réduction de la fatigue et progression du CA, les surprises du test britannique de la semaine de 4 jours

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61 sociétés britanniques ont expérimenté pendant 6 mois, entre juin et décembre 2022, un modèle proche de la semaine de 4 jours. Face aux résultats plus que positifs y compris pour leur chiffre d’affaires, 56 poursuivent l’aventure.

Travailler seulement 4 jours sur 5 en conservant son salaire, mais avec le même niveau de productivité. C’est ce modèle dit 100-80-100 que 61entreprises britanniques de toutes tailles et tous secteurs et leurs 2900 employés ont testé entre juin et décembre 2022. Résultat ? 56 d’entre elles, soit plus de 9 sur 10, ont décidé de poursuivre l’aventure et 18 ont même choisi de pérenniser le modèle. Le cabinet anglais de recherche sur les transitions climatiques et du travail Autonomy a conçu, mené et analysé l’expérience avec deux équipes de chercheurs d’universités britanniques, irlandaises et belges, dont Cambridge et le Boston College, le University College de Dublin, etc.

Preuve du succès de la démarche, 56 des 61 structures participantes vont prolonger l’expérience. Et 18 ont même choisi de pérenniser ce modèle d’organisation. Et pour cause, après 6 mois d’essai, les chiffres sont sans appel : le taux de burn-out aurait chuté de 71 % et le nombre de démissions de 57 %. Par ailleurs, 46 % des employés se disent moins fatigués et 39 % moins stressés. 43 % assurent avoir ressenti une « amélioration de leur santé mentale » et 40 % ont constaté une réduction des troubles du sommeil. 90 % ont d’ailleurs déclaré vouloir continuer à ce rythme, 15 % allant même jusqu’à affirmer qu’aucune somme d’argent ne les inciterait à revenir à une semaine de cinq jours dans leur prochain emploi.

Des chiffres d’affaires en croissance

Qui plus est, résultat plutôt contre-intuitif de cette expérimentation, les chiffres d’affaires des entreprises britanniques pilotes ont progressé de 1,4 % durant le test par rapport aux six mois précédents et de 35 % comparé à la même période les années précédentes. Difficile d’imputer cette croissance au seul changement d’organisation (difficile de savoir quelle croissance aurait eu ces entreprises sans cela), mais elle prouve néanmoins que la semaine de 4 jours ne fait pas plonger les résultats, bien au contraire.

Autonomy précise dans sa synthèse qu’il n’était pas demandé aux entreprises de mettre en place « une version unique et rigide la réduction du temps de travail ou de la semaine de 4 jours, tant que le salaire était maintenu à 100% et que le temps de travail des employés était réduit de façon « significative » […] Chaque société a conçu une organisation adaptée à son secteur, à ses défis internes, à sa structure et à sa culture. Cela a donné un éventail de solutions allant du classique vendredi off jusqu’aux congés échelonnés, décentralisés, annualisés, voire conditionnels. »

Clémence Tingry / Emmanuelle Delsol

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